1940 - La Drôle de Guerre

Publié le par gaby-45

 



Le bombardement de Varsovie a montré à quel point les villes sont vulnérables. Paris entreprend de protéger ses monuments et de cacher en province les chefs d’œuvres de ses musées. Le Champ de Mars est creusé d’abris et les exercices d’alerte sont fréquents. Les masques à gaz deviennent obligatoires. Les gaz de combats avaient été utilisés en 14-18 et tout le monde en avait peur, même les chevaux.
Persuadés d’être à l’abri de toute agression derrière la Ligne Maginot, ligne de défense fortifiée qui court le long de la frontière allemande, le haut-commandement français prône une stratégie défensive et néglige la préparation des forces d’attaque.
Persuadés d'être à l'abri de toute agression derrière la Ligne Maginot le haut-commandement français prône une stratégie défensive.

La guerre entre alors dans une phase inédite. Pour les Allemands, elle devient la Sitzkrieg, la guerre assise. Pour les Anglais The Phoney War, la fausse guerre. Pour les Français, la Drôle de Guerre. Une longue et étrange période d’attente. Surtout pour les femmes. Pour elles, s’ajoute à l’angoisse de la guerre, celle de la survie de leur famille. Comme à la guerre précédente, les soldats s’enterrent, s’arrangent comme ils peuvent.
L’hiver 39-40 est l’un des plus froids du siècle, comme le seront d’ailleurs tous les hivers de la guerre, pour ajouter aux malheurs des hommes. Le « généralissime » Gamelin s’attend à une action allemande par la Belgique, comme en 14, par cette plaine ouverte vers Paris. Gamelin prévoit donc d’affronter les Allemands sur le sol belge. En France, un officier de chars déjà remarqué, le Colonel de Gaulle, critique cette stratégie qu’il appelle : "L’esprit de la Ligne Maginot qui consiste à attendre que les autres fassent quelque chose". Dans son livre Vers l’armée de métier, il prône, au contraire, l’offensive et l’utilisation massive des chars. La France en produit bien 300 par mois, mais les disperse dans tous les secteurs, en appui de l’infanterie. L’aviation française souffre aussi d’un grand retard.





Article Détaillé

La « drôle de guerre » (en anglais phoney war, « fausse guerre » ; en allemand Sitzkrieg, « guerre assise »; en polonais dziwna wojna « guerre étonnante ») est la période de la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen entre la déclaration de guerre par la France et le Royaume-Uni (les Alliés) à l'Allemagne nazie le 3 septembre 1939 et l'invasion par cette dernière de la France, de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas le 10 mai 1940. Elle reçut ce surnom du journaliste Roland Dorgelès reprenant une expression utilisée dans un reportage sur les armées alliées qui attendaient l'offensive dans leurs retranchements et notamment la ligne Maginot en trompant l'ennui. Les communiqués des armées ne faisaient état d'aucune activité notoire, tout au plus quelques escarmouches.



Après s'être assuré que l'URSS participerait au démembrement de la Pologne en signant le Pacte germano-soviétique, Hitler lance ses armées sur ce pays le 1er septembre 1939, sans déclaration de guerre. En application de leur alliance, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne. En particulier, la France a garanti après 1918 par des traités d'assistance mutuelle l'existence de la plupart des pays nouvellement créés en Europe centrale (avec l'arrière-pensée de créer un cordon sanitaire autour de l'Allemagne). La France lance dès les premiers jours l'offensive de la Sarre avant de se retirer derrière la ligne Maginot.



Les Allemands vont utiliser pour la première fois sur le théâtre polonais la tactique de la « guerre éclair » (Blitzkrieg), qui assure à la Wehrmacht une victoire rapide malgré la contre-offensive de la Bsura. L'URSS prend alors sa part de la Pologne ainsi que les États baltes, et attaque la Finlande (guerre d'Hiver) pour lui prendre la région frontalière de Carélie, près de Leningrad. Les Finlandais résisteront trois mois puis finiront par céder.



Après sa première campagne victorieuse, Hitler se tourne vers l'ouest, mais rien ne se passe sur ce front pendant plusieurs mois. Retranchés derrière la ligne Maginot, les alliés attendent l'assaut des forces allemandes elles-même retranchées derrière la ligne Siegfried. C'est un conflit sans combats majeurs si ce n'est quelques escarmouches de patrouilles de reconnaissance. C'est ce que l'on appelle la drôle de guerre selon l’expression attribuée à l’écrivain Roland Dorgelès



En France la structure de commandement se complexifie avec la création fin 1939 du GQG de Doumenc à mi-chemin entre Gamelin et Georges. On se retrouve dès lors pour le secteur clef des opérations avec pas moins de quatre échelons de commandement:

– Gamelin (Défense nationale) ;
– Doumenc (GQG intermédiaire) ;
– Georges (Théâtre Nord-Est) ;
– Billotte (premier Groupe d'Armées, c’est-à-dire l'essentiel de l'affaire).

Sans oublier la chaîne "Air" distincte.

Les trois premiers se « partageant » les principaux services d'état-major, ceux-ci y perdent évidemment en efficacité et plus personne ne dispose dans sa main de tous les outils nécessaires à la conduite de la bataille. « Cependant, la raison principale de ce désastre militaire, comme le confirme l'historien Max Lagarrigue relève plus de l’immobilisme d’un état-major vieillissant, prisonnier de la doctrine stratégique et tactique issue de la Grande Guerre. » Si on ajoute ces deux personnalités spécifiques, l'une dans l'ombre de Reynaud, l'autre dans celle de Daladier.



Le conflit s'enlise jusqu'à ce que les hostilités reprennent au printemps, lorsque les alliés se préparent à couper l'approvisionnement en acier de Suède vers l'Allemagne depuis la Norvège, malgré une victoire éclatante, les Alliés raménent leurs troupes en urgence en France suite à l 'offensive allemande à travers la Belgique. Plus tard, l'Allemagne envahi le Danemark et la Norvège le 9 avril 1940.



La drôle de guerre prend définitivement fin lorsque les armées allemandes lancent le Fall Gelb, une vaste offensive sur les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg violant la neutralité de ces États, puis à travers les Ardennes (la percée de Sedan) afin de prendre à revers la ligne Maginot. Cela entraîne le rembarquement précipité du corps expéditionnaire du Royaume-Uni et de la France en Scandinavie d'une part et l'encerclement du gros des forces alliées dans la poche de Dunkerque d'autre part. La Royal Navy et les bateaux de plaisance britanniques évacuent leurs troupes et une large partie des forces françaises durant l'opération Dynamo en abandonnant leur équipement lourd, tandis qu'un rideau de troupes françaises freine la réduction du réduit avant d'être fait prisonnier.

 

Propagande, sabotages et économie de guerre

Les chansons patriotiques de la der des ders comme La Madelon sont utilisées en version douce-amère nostalgique. L'Allemagne a de son côté le Westwall ou ligne Siegfried. Les combats surtout aériens feront de part et d'autre environ 1 500 morts.

La propagande est dirigée pour l'Allemagne par Goebbels et pour la France par Giraudoux.

Les deux adversaires mettent leur économie au service de leurs armées.

Selon Roger Holeindre, de nombreux sabotages auraient été commis par des ouvriers communistes en France, appliquant une consigne du Parti communiste français (aux ordres de Moscou) : « Une heure de moins pour la production, c'est une heure de plus pour la révolution » Selon Holeindre, nombre d'avions, sortis d'usine, se seraient écrasés pour leur premier vol tandis que les saboteurs...organisaient des quêtes pour les aviateurs défunts ! Certains saboteurs auraient été démasqués et fusillés.



Les États-Unis vendent comptant leur matériel militaire uniquement aux Alliés tandis que l'URSS fait commerce de ses ressources avec l'Allemagne. L'accès au minerai de fer suédois déclencha un affrontement en Norvège et son invasion par les nazis. Les Alliés déclenchèrent le blocus et l'Allemagne quelques attaques par ses sous-marins.

 

 

 

 

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